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BIENVENUE

Nous sommes un couple, la trentaine passée, amoureux de nature et d'aventure. En 2005-2006, nous avons chevauché notre tandem pour effectuer en autonomie complète, durant une année, une traversée du continent américain, de l'Alaska à la Terre de Feu. Nous avons 2 enfants maintenant et continuons à explorer notre belle planète simplement. Retrouvez nos anciennes vadrouilles sur www.tandaimenature.unblog.fr

 

Nous avons créé ce nouveau blog pour continuer à partager avec vous en images nos futurs périples à pied, à vélo et en famille, en France ou à l'étranger. Vous trouverez également sur ce blog les informations concernant nos diaporamas et nos publications (livre et articlesainsi que le suivi de notre projet pour 2012 et le lien avec des élèves du primaire et du secondaire…

Bon voyage!

 

Myriam Walter et Arnaud Dulieu

 

Pour nous contacter : tandaimenature05(arobase)voila.fr



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19 avril 2012 4 19 /04 /avril /2012 10:49

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Porto Torres est la ville où nous débarquons au nord de la Sardaigne. Notre compteur affiche alors 1616 km. Uniquement équipés d’une carte où 1cm représente 8km, nous imaginons notre trajet vers le Sud en empruntant les petites routes colorées en blanc ou jaune. Elles se dessinent, tels des intestins, de façon si tortueuses qu’elles laissent présager un relief chaotique. En effet, nous sommes servis. Tels des yoyos, nous montons et descendons, enchainant les virages sur le flanc escarpé du littoral.

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 A notre gauche, la pente est recouverte de broussailles et de fleurs jaunes. A notre droite, s’étale à l’infini, l’horizon bleuté et scintillant de la mer. Cela nous éveille des souvenirs de la Corse et du parcours que nous avions effectué il y a tout juste 5 ans, tout autour de l’île. A l’époque, nous pédalions avec notre ancien compagnon de voyage : le tandem. Nous étions également accompagnés d’un tout nouveau compagnon, bien loti dans le cocon maternel et qui allait naître 6 mois plus tard : Noémie.

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Ce soir, nous trouvons le campement idéal pour ne pas dire idyllique. La mer, le flux et reflux des vagues, le reflet d’un soleil couchant et des petites filles qui rient aux éclats : un pur bonheur qui s’offre à nous après une dure journée de pédalage.

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Nous trouvons ici de nouvelles habitudes alimentaires et testons les spécialités locales. Ainsi, pain Guttiau, nougat et pâtes s’affichent à nos menus quotidiens. Notre réchaud à essence fonctionne matin et soir et même ainsi, nos économies diminuent bien plus vite qu’au Maroc.

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La pluie s’abat sur notre tente toute la nuit et au petit matin, une petite accalmie laisse le temps aux filles de s’amuser sur les jeux dégoulinants du camping. Nous décidons de prendre la route mais, à peine partis, la pluie tombe à nouveau et ne cessera plus de la journée. Nous continuons à pédaler dans la grisaille ambiante. Seuls quelques coquelicots s’efforcent d’égayer le paysage. Nous arrivons à Oristano. Entre le vacarme des gouttes de pluie sur la capuche et le bruit des voitures, je crie de toutes mes forces : « Arnaud ! A gauche, centre commercial ! ». Il bifurque et en moins de deux, nous voici au sec pour le casse-croute de midi. Les filles ne se sont rendues compte de rien. Elles se réveillent doucement de leur petit abri, Noémie s’exclame : « Oh, vous êtes tout mouillés ! »

Malgré la pluie incessante, nos vêtements encore humides, nous repartons. Ce soir-là, nous nous réfugierons dans un petit hôtel pour faire sécher nos guenilles et dormir au sec.

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Le ciel reste menaçant le jour suivant et nous ne pouvons nous permettre une nuit d’hôtel tous les soirs. Nous décidons de tenter de dormir à la ferme, nommé ici « agriturismo ». Nous plantons la tente dans le jardin d’un apiculteur et cuisinons au réchaud une polenta qui comblera bien les besoins de cyclistes affamés. A peine avalé, nous nous empressons de tout ranger pour rejoindre notre tente car il pleut à nouveau et ce, jusqu’au lendemain midi. L’attente d’une éclaircie sera l’occasion pour Romane de dessiner et pour Noémie de faire quelques exercices dans son cahier de vacances !

Nous visons désormais Cagliari et ses plages en espérant y trouver des campings. Lorsque nous questionnons les sardes en y mêlant de l’espagnol, de l’anglais, du français et quelques mots d’italien, ils ne semblent guère préoccupés par notre souci et nous répondent qu’ils ne savent pas ou même qu’ils ne comprennent pas notre demande ! Très surprenant, le mot camping n’est pas forcément compris par nos interlocuteurs. Autre surprise lorsque nous sommes arrivés aux abords de la ville et que nous cherchions à y pénétrer par de petites routes, toutes les personnes nous ont dirigées vers des 4 voies. Nous abandonnons la possibilité d’être aidés pour ne faire confiance qu’à notre bon sens. Sur la carte, il ne reste plus que 3 km avant la ville et nous sommes fiers d’avoir réussi à traverser les faubourgs  en évitant les voies rapides et en s’engageant dans les ruelles à sens unique sans tourner en rond ! Mais, déception, alors que nous terminions de monter la côte, nous découvrons que la suite de la route nous mène tout droit sur une 4 voies. Nous refusons de nous y engager. Il n’y a pas de bas-côtés, le trafic est intense et les véhicules sont lancés à plus de 100km/h, ce serait bien trop dangereux pour nous et nos filles. Nous faisons alors demi-tour et un détour de 35 km pour finalement arriver sur la côte de Cagliari où le « campeggio »  est fermé. Que faire ? Impossible camper en sauvage et il n’y a pas l’ombre d’un hébergement à l’horizon, aucune indication et personne qui sache nous informer. A 19h30, nous trouvons un Bed&Breakfast, fermé aussi. A 19h45 un hôtel, enfin ! La nuit est tombée, nous cuisinons des pâtes dans la chambre pendant que les filles regardent un dessin animé en italien. Nous soufflons enfin, pas prêts d’oublier ce vendredi 13 !

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Le lendemain, nous nous dirigeons vers une agence portuaire et apprenons que les bateaux qui vont en Sicile ne partent que dans 5 jours. Nous avions envisagé la suite du parcours sur l’île italienne voisine et étions motivés pour la découvrir. Mais, le temps maussade et froid ne nous engage guère à rester encore plusieurs jours en Sardaigne. Arnaud questionne la réceptionniste :

- Demain, il y a des bateaux qui partent de Cagliari ? »

- Oui bien sûr !

- Et ils vont où ?

- Il y en a un qui va à Rome

- Et aujourd’hui ?

- Mais, vous voulez allez où ?

- On ne sait pas !

- ?????

-Il y a un bateau qui part ce soir ?

- Oui, il y a un départ pour Naples, mais l’embarquement se fait dans une demi-heure

Après quelques dizaines de minutes de concertation familiale, nous prenons le billet, sautons sur nos vélos et rentrons dans le ventre du Toscana, le ferry qui nous conduira à Naples durant la nuit. Ce n’était pas prévu, rien n’est d’ailleurs prévu à l’avance dans un tel voyage. Il est vrai qu’avec les technologies actuelles, nous aurions pu savoir beaucoup de choses à l’avance. Cela pourrait même aller jusqu’à voir par satellite le relief et la couleur du ciel du lendemain, mais à quoi bon savoir à l’avance que le ciel va nous tomber sur la tête et que la route sera mauvaise ?

Nous n’aurions d’ailleurs jamais fait ce choix si nous avions su que le déluge s’abattait sur toute la région de Naples et que nous allions sortir du ventre du bateau arrosés en quelques secondes par la tempête !

 

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commentaires

T
Bonjour,<br /> <br /> Nous voyons que votre périple en Sardaigne a été arrosé, pour notre part nous sommes partis le 22 avril de Nantes et la semaine pour descendre à Toulouse a été pluvieuse et ventée,après une semaine<br /> de repos dans notre famille nous reprenons la route le 07 mai en direction de Nice pour prendre le bateau pour la Corse vers le 18 mai.<br /> Bon courage à vous et le temps ne peut que s'améliorer.<br /> Sylvain et Maryvonne
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J
'Ailleurs est un mot plus beau que demain'. Aphorisme de Tesson dans son 'petit traité sur l'immensité du monde' qui m'avait marqué et qui me semble bien tombé ici...
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T
<br /> <br /> Le petit traité de Tesson fait parti de notre petite bibliothèque aussi...Ca aide a prendre le large!<br /> <br /> <br /> <br />