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BIENVENUE

Nous sommes un couple, la trentaine passée, amoureux de nature et d'aventure. En 2005-2006, nous avons chevauché notre tandem pour effectuer en autonomie complète, durant une année, une traversée du continent américain, de l'Alaska à la Terre de Feu. Nous avons 2 enfants maintenant et continuons à explorer notre belle planète simplement. Retrouvez nos anciennes vadrouilles sur www.tandaimenature.unblog.fr

 

Nous avons créé ce nouveau blog pour continuer à partager avec vous en images nos futurs périples à pied, à vélo et en famille, en France ou à l'étranger. Vous trouverez également sur ce blog les informations concernant nos diaporamas et nos publications (livre et articlesainsi que le suivi de notre projet pour 2012 et le lien avec des élèves du primaire et du secondaire…

Bon voyage!

 

Myriam Walter et Arnaud Dulieu

 

Pour nous contacter : tandaimenature05(arobase)voila.fr



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24 mai 2012 4 24 /05 /mai /2012 15:59

Il fait noir nuit lorsque le bateau nous débarque au port de Kissamos en Crète. Les quelques conducteurs se signent en descendant leur véhicule du navire. Nous ne savons pas encore où dormir.  Il est 23 heures. Tout le monde a sommeil. L’ambiance est un peu tendue. Pas question de pédaler plusieurs kilomètres de nuit. La décision est vite prise. Le parvis de l’église à 200 m du débarcadère sera l’endroit plat idéal pour poser notre tente. En 10 minutes tout est installé : tente montée, matelas gonflés, sacs de couchages déroulés et les deux choupettes sont déjà dans les bras de Morphée ! Ni les cloches qui sonnent tous les quarts d’heures, ni le vacarme des vagues qui déferlent sur les rochers ne nous réveilleront.

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                                                                          Côte nord de la Crète

La religion orthodoxe est omniprésente en Grèce. Sur notre chemin, il y a toujours un petit autel, une chapelle, une église, qui rappellent la ferveur du peuple envers son Dieu. Nous composons alors avec elle lors de nos bivouacs et trouvons devant les églises le seul endroit accueillant pour poser notre tente vu la configuration très escarpée de l’île et qui, de surcroît, possède toujours un point d’eau.

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Dans un premier temps, nous longeons la côte nord. Surpris et très vite lassés par l’abondance des infrastructures liées au tourisme de plage et par le nombre d’étrangers venus 8 jours se faire roussir la peau.

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                                                                                     Chania

 Nous décidons de la quitter pour aller à la rencontre des habitants dans les petits villages de montagne. Par chance, il existe une nouvelle route qui ne figure même pas sur notre carte, aplatie et élargie, elle a complètement annulée le trafic de l’ancienne voie, bien plus tortueuse et étroite. Notre but n’est pas d’aller au plus vite d’un point à un autre, mais plutôt de trouver dans un trajet la plus grande richesse possible. Pour cela, il va falloir grimper sur les flans des montagnes, suer en plein cagnard, peiner dans les raideurs, sursauter sur le bitume mal entretenu. Mais là où le touriste s’arrête, le voyage commence.

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                                                                Vue sur Héraklion en contre-bas

Ainsi, nous obtiendrons des œufs ou du lait frais de chèvre de nos voisins d’un soir. Nous nous délecterons des oranges, des olives, de la table et des chaises aimablement apportés par un habitant pour que nous nous reposions à l’ombre, un midi. Les tenanciers des « mini-markets » gâteront souvent nos filles de bonbons ou de barres chocolatées.

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                                                                   Lavage de nuit avec la bassine pliable

 De même, comme nous avons été touchés par certaines rencontres, les vétérans du petit village de Damasta ne sont pas prêts d’oublier notre passage. Les hommes grisonnants jouant aux cartes au petit bar nous ont épiés longuement, interloqués par nos montures que nous poussions dans les ruelles. Une vieille dame est restée durant notre installation et notre repas derrière sa fenêtre à nous observer. Et que dire des deux doyennes qui nous invitent le matin à boire un café et qui s’efforcent de parler lentement pour que nous les comprenions, mais en vain. Nous montrons sur une carte la France en nous désignant pour leur expliquer que nous sommes français et puis en tournant les poings, nous indiquons les pays que nous avons parcourus à vélo. Elles s’esclaffent de notre aventure familiale et continuent à nous parler en grec avec une manière touchante de s’appliquer pour tenter de communiquer avec nous. Après des accolades, nous les quittons en leur disant « efcharisto » pour le café. Il est vrai que nos rencontres sont davantage des personnes âgées au grand regret de Noémie qui préfèrerait des enfants avec qui jouer. Cependant, nous n’en croisons guère. Les villages de montagne se font sûrement vieillissants et les enfants sont davantage dans les villes.

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 Le silence règne. Seul, un marchand ambulant  crie dans son haut-parleur pour vendre des légumes. Nous laissons les couleurs vives des bougainvilliers, géraniums, rhododendrons et ibiscus qui agrémentent les maisons pour retrouver autour de la route un paysage quadrillé par une végétation unicolore. Ainsi, le vert des rangées d’oliviers alterne avec le vert des jeunes vignes.

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                                                                                   Côté sud

Nos corps réclament maintenant du repos. Nous sommes fatigués. Le compteur affiche plus de 3200 km et cela fait un peu plus de 3 mois que nous sommes en vadrouille. Nous faisons alors une pause de 3 jours sur la côte sud, à Koutsounari, dans un camping d’une centaine d’emplacement. Nous partageons les lieux avec seulement un couple d’autrichiens. La mer et la piscine juste pour nous. Mais le vent frais qui balaye la côte depuis quelques jours estompe nos envies de se baigner. Durant cette pause,  nous aimerions faire la grasse matinée, mais les oiseaux sont toujours là pour entamer leur concert dès l’aurore. Si par hasard, nous ne les entendions pas, Romane s’appliquera alors à les relayer ! C’est évident, à 4 sous la tente, il faut savoir cohabiter. Il faut également constamment prendre les décisions, en mettant sur la balance, les envies de 4 personnes. Nous faisons forcément des concessions pour nos enfants et passons par exemple à côté des vestiges de la civilisation des minoens à Knossos  sans s’arrêter pour privilégier la pause près d’une balançoire.

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Nous traversons à nouveau l’île dans sa partie ouest cette fois, en remontant vers le Nord pour rejoindre le port de Sitia. La route sinueuse nous laisse le temps d’admirer un paysage rocailleux, assez aride mais qui laisse toujours la place aux oliviers. Nous sommes d’ailleurs surpris de toujours voir de petits tuyaux noirs irriguer chaque tronc. Nous apprenons que la nappe phréatique sous l’île est déjà quasi vide et que les insulaires puisent maintenant leur eau dans la nappe sous-marine.

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                                                                              Euh...On va où?

Pour nos derniers instants en Crète, nous savourons des « mezze », de petits encas typiques constitués de produits du terroir : tomates, concombres, olives, pain croustillant, feta, feuilles de vignes farcies, etc. Les petits bateaux de pêche colorés s’enflamment au coucher du soleil, une douce musique traditionnelle nous envoûte, nous sommes conquis.

     

 

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                                                                 Crique sur l'île de Rhodes

Nous poursuivons notre chemin vers l’Est. L’île de Rhodes est notre prochaine escale.

Nous débarquons penauds, petites fourmis à roulettes parmi des milliers de fourmis sortant du ventre des bateaux de croisières, des yachts et des avions. Vêtus de blancs, petites chaussures dorés, décolletés, ongles vernis et peau parfumée, nous dénotons avec nos guenilles que l'on porte depuis 3 mois et nos grossières sandales! Peu importe, on visitera ce qu'il y a de beau au niveau de la vieille ville et de la nature. Mais une telle infrastructure touristique sur l'île nous laisse perplexes quant à son impact écologique.

Demain, nous disons "adio" à Rhodes et à la Grèce pour rejoindre la Turquie par le petit bout de mer qui les sépare.

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                                                 Notre parcours jusqu'à présent (grossièrement tracé)

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